Un article par Laura Knight-Jadczyk |
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Chapitre
10:
Qui a écrit la Bible et pourquoi? VII. Et Moi, Je Suis Mon Propre Grand-PèreTraduction française: Micheline Deschreider. De toute l’histoire d’Egypte, rien n’est plus mystérieux que l’étrange histoire d’Akhenaton et son apparence bizarre; rien de plus mystérieux, également, que la disparition de sa reine, son épouse, Néfertiti, dont le nom signifie “la belle est venue” Nous remarquons dans le récit qui précède, que « le Seigneur a envoyé au pharaon et à sa maison de grands maux à cause de Sarai ». Cela nous rappelle les plaies du temps de l’Exode. Nous remarquons également que le pharaon a dit à Abraham: “prends ta femme et va-t-en”. Voilà un étrange écho de la demande de Moïse: “Laisse aller mon peuple”. L’époque de cet événement a son importance. Je pense que nous pouvons la situer au temps de l’éruption du Théra sur l’île de Santorin, vers 1600 av. J.-C., c’est-à-dire l’époque où la Terre entière a subi des bouleversements qui ont été enregistrés au cœur des glaces, et qui ont sonné la fin de l’Age de Bronze. C’est également vraisemblablement l’époque de la guerre de Troie, et une époque où de nombreux réfugiés en provenance des régions de la Méditerranée ont fait leur apparition en Palestine – y compris des Grecs danaens – pour former les groupes ethniques dont est sorti plus tard l’Etat Juif. L’éruption du Théra a vraisemblablement coïncidé avec l’éjection des Hyksos du delta du Nil. Il est également très vraisemblable que de nombreux segments de la liste des rois, actuellement présentés de façon linéaire, ait en fait comporté des dynasties différentes ayant régné en des lieux géographiques différents, dont certaines ont régné simultanément. En particulier, il est certain que la 18e dynastie s’est en grande partie superposée au règne des rois hyksos. Ceci est important pour nous, car l’histoire d’Abraham et Sarai en Egypte est en miroir de l’histoire Akhenaton et de sa reine, Néfertiti. Le premier document décrivant le temps des Hyksos provient du Temple d'Hatshepsout à Spéos Artémidos. Il dit:
L’expulsion des Hyksos a été accomplie par une série de campagnes, inaugurées par Kamose qui était roi à Thèbes. Sa rébellion contre les Hyksos avait échoué. Son fils Ahmès parvint finalement à les chasser. Un commandant militaire nommé Ah-mose a fait inscrire dans sa tombe la victoire sur les Hyksos. Il dit:
Notez qu’Avaris a été assiégé. Il n’y a pas d’indication de la manière dont la ville a été prise, et il n’est pas fait mention d’un incendie. En outre, l’évidence archéologique montre qu’Avaris n’a pas été détruit dans un engagement militaire. Il est vraisemblable qu’Avaris a été abandonné à cause de l’éruption du Théra. Cette sortie d’Egypte par les Hyksos, dont beaucoup ont fui vers Canaan, fait partie de leur Histoire. En fait, il y a dû avoir au Levant, de nombreux réfugiés en provenance de tous les lieux affectés par l’éruption et la famine qui s’en est suivie. Et ensuite, lorsque les réfugiés ont été incorporés dans une confédération tribale connue sous le nom d’Israël, cette histoire est devenue l’un des rares événements sur lesquels tous se sont mis d’accord. A cet égard, ils ont tous véritablement partagé une seule histoire. Le fait est qu’à part l’expulsion des Hyksos, on ne trouve aucune trace d’un exode en masse depuis l’Egypte. Avaris se trouvait sur la côte et était donc très exposé aux activités du volcan. Naturellement, les Egyptiens de Thèbes ont vu l’expulsion des Hyksos comme une grande victoire militaire, tandis que les Hyksos ont vu leur survie comme une grande victoire de salut. Ceci s’apparente à tant d’autres événements inscrits dans l’Histoire ancienne, où les deux adversaires proclament chacun leur grande victoire. Néanmoins, un événement très inhabituel survenu à cette époque, est parvenu jusqu’à nous grâce au papyrus mathématique de Rhind. Il y a, au verso de ce papyrus, un petit calendrier des événements qui ont mené à la chute d’Avaris.
Inscrit sur une stèle du roi Ahmès au cours de la même période:
Le
papyrus mathématique de Rhind a été nommé d’après l’égyptologue écossais
Henry Rhind, qui l’a acheté à Louqsor en 1858. Le papyrus, un manuscrit
d’environ 6 mètres de long et 30 cm de large, comporte certains renseignements
sur celui qui l’a écrit et sur la date à laquelle il a été écrit. Le
scribe dit se nommer Ahmès, et dit qu’il copie ce manuscrit pour le
roi hyksos Apophis, en l’an 33 du règne de celui-ci. Ahmès poursuit
en nous disant qu’il copie le texte d’une version plus ancienne. C’est
ici que nous trouvons des désaccords. Certains experts pensent que
les originaux des problèmes mathématiques, qui font l’objet de ce papyrus,
ont été écrits sous le règne d’Amenemhat III, de la 12e dynastie.
L’égyptologue Anthony Spalinger n’est pas entièrement d’accord. Dans une analyse longue et détaillée du papyrus, des calculs, de la disposition des problèmes, et de chaque détail observé, il commente:
J’espère que le lecteur a noté les termes "écriture cryptographique" dans l’allusion au récit des événements qui ont abouti à la chute d’Avaris. Il m’a fallu un certain temps pour réaliser de quoi ces gens parlaient quand j’ai vu ces allusions à une “écriture cryptographique” sous les 18e et 19e dynasties. Finalement, j’ai compris qu’ils ne suggéraient pas quelque chose d’écrit en code secret dans des buts militaires. Ce que ces termes signifient en fait pour les égyptologues, c’est : “puisque décemment nous ne pouvons pas abandonner notre chronologie, ce qui permettrait cependant à ces éléments de coïncider avec un cataclysme vérifiable dans la région, nous sommes bien obligés de dire que les auteurs ne veulent pas dire ce qu’ils disent, mais qu’ils ont recours à des métaphores ; et puis nous dirons qu’il s’agit d’une écriture cryptographique". L’égyptologue R. Weill a été le premier à affirmer que cette distorsion était une sorte de fiction littéraire. Par la suite, cette convention a été adoptée pour interpréter les écrits historiques égyptiens. De cette façon, une période de désolation et d’anarchie serait décrite en termes exagérément sinistres de catastrophes climatologiques et cataclysmes, habituellement pour la gloire d’un monarque auquel est attribué le salut du pays. [49] Eh bien, nous pouvons dire que tout cela est bizarre! Commode aussi ! Une poignée de gens passent leur vie à tenter de valider l’histoire et la chronologie de ces peuples, et quand cette histoire et cette chronologie ne “collent” pas à ce qu’ils veulent croire à ce sujet, ils les qualifient de “fiction littéraire”. Et bien sûr, cela signifie que ce qui sera ou non “fiction littéraire” dépendra entièrement de l’humeur de l’égyptologue! Se basant sur cette interprétation “cryptographique”, Manning conclut que le texte au verso du papyrus Rhind ne concerne pas une “vraie tempête” ou autre événement climatologique, mais qu’il parle en fait de "la restauration de l’Etat égyptien dans l’ordre et le cadre du Moyen Empire – après les ravages (tempête ayant tout détruit sur son passage) de l’ère hyksos, et la destruction des sanctuaires du Moyen Empire …Il serait même possible d’argumenter que le texte thébain tout entier est une codification symbolique de la défaite des Hyksos par Ahmès…" [50] Je dois dire que cette remarque nous a quelque peu étonnés. Une partie des arguments de Manning (et d’autres) ont pour but de garder la 18e dynastie bien séparée de l’époque des Hyksos. Aucun chevauchement n’est admis ici. Il est impossible qu’Ahmès ait vécu un événement qui s’est produit bien avant sa naissance. Voyons comment Gardiner a résolu le problème des dynasties en question.
Vous souvenez-vous de ce que nous avons dit des hypothèses scientifiques dans un chapitre précédent? Quand il fait de la “bonne science”, le chercheur doit prendre conscience qu’il a tendance à être trompé par son propre mental et ses propres souhaits. Et le bon scientifique ayant pris conscience de cela, se doit d’analyser “sans émotions” dans la mesure du possible, les éléments qu’il veut accepter comme des faits. Tout doit être mis au défi, démonté, comparé, vérifié par rapport à d’autres éléments de même nature, et s’il se trouve le moindre défaut, même un défaut minime, l’hypothèse doit être rejetée. Cela ne signifie naturellement pas que l’hypothèse suivante doive être radicalement différente; il suffit peut-être d’étendre légèrement les paramètres. Comme le soulignait Thomas Edison avant qu’il invente la lampe d’éclairage, il a découvert 99 moyens de ne pas construire une lampe. Les hypothèses devraient suivre le même chemin. Si les observations ou les faits ne s’adaptent pas, ce n’est pas la fin du monde. Il faut simplement rester souple et penser aux moyens qui permettraient d’ajuster l’hypothèse. Le problème est que les égyptologues se soucient peu d’ajuster leurs hypothèses, si ce n’est par des moyens sanglants. Ils préfèrent déformer les faits de manière à faire entrer des chevilles carrées dans des trous ronds. En fait, les égyptologues ne sont pas partis d’une hypothèse. Ils sont partis d’une "convention". Cela signifie qu’ils ont décidé de ce qui devait être fermement accepté, et tout ce qui ne s’y adaptait pas devait être soit rejeté, soit forcé à s’adapter à la convention. L’un des problèmes majeurs du tri de la chronologie égyptienne est que les individus en question ont utilisé de nombreux noms différents, pour de nombreuses raisons différentes. En fait, il semble bien que de nombreux noms ont été en fait des titres. Par exemple: Thoutmès signifie “fils de Thoth". Quant à Ramsès, il est le “fils de Ra". Il est très peu probable que le dieu principal change avec chaque roi, aussi souvent que le suggèrent ces titres. Il est bien plus vraisemblable que chaque roi ait été un "Thoutmès" et un "Ramsès." C’est vrai que, dans un certain sens, cela complique les choses. Mais dans un autre sens, cela les simplifie. Pour donner un petit exemple: dans la chronologie conventionnelle, nous voyons que le roi Ahmès (Ahmose, Ahmosis) a épousé sa sœur, Ahmès-Nefertari, fille de Séqénenrê II et de la reine Ahotep. Son fils, Amenhotep I, a co-régné avec Néfertari, bien qu’il soit supposé avoir épousé la reine Senseneb. Leur fils, Thoutmès I A EGALEMENT épousé une princesse Ahmoses, fille de la reine ce qui signifie, naturellement, que la reine Ahotep doit avoir également épousé le père de celui-ci: Amenhotep I, qui est dit avoir été le fils d’Ahmose-Nefertari, ce qui fait de la reine Ahotep sa grand-mère. Eh bien, alors moi je suis mon propre grand-papa! Simultanément, il faudrait savoir ce qu’était exactement un “roi” à cette époque. L’on commence à considérer comme vraisemblable que bon nombre des rois dont on a retrouvé la tombe, qui se sont immortalisés ou qui ont été immortalisés par leurs familles, n’étaient en fait que des roitelets locaux ou même seulement les “marionnettes” de rois plus puissants. Au cours de nos lectures sur cette matière nous avons découvert que la momie d’Amenhotep III a en fait été retrouvée dans le tombeau d’Amenhotep II. Voilà qui est étrange. Ce qui est encore plus intéressant, c’est qu’une proposition visant à prélever des échantillons sur les différentes momies afin de se faire une idée sur leurs liens de parenté a été refusée par le gouvernement égyptien.
C’est exact, Monsieur Hawass! Il y a très certainement de méchantes gens qui s’efforcent d’éliminer les mensonges que l’on fait passer pour l’Histoire d’Egypte! Il y a des gens qui tentent de récrire l’Histoire d’Egypte dans la vérité! Et vous pourriez peut-être vous y essayer vous-même. Ce serait vraiment une expérience tout à fait nouvelle! Il devient de plus en plus évident que les Egyptiens de l’Egypte actuelle et probablement même les Egyptiens des cinq derniers millénaires ou davantage encore, ne SONT PAS les bâtisseurs des pyramides et ils ne peuvent tout simplement pas accepter que la glorieuse Histoire qu’ils se sont faite n’est en fait pas la leur. Manéthon, cité par Eusèbe, L’Africain, et Josèphe, présente une histoire très embrouillée de la Second Période Intermédiaire, avec des longueurs impossibles de règnes pour les Dynasties XIII à XVII, et une présentation des plus confuse des correspondances rois-dynasties. Nous pensons qu’il est très possible qu’une compréhension erronée de ce qu’il a écrit ait abouti à des erreurs de ceux qui l’ont cité, c’est-à-dire Eusèbe, Africanus, et Josèphe; chacun d’eux prêchant pour sa propre chapelle. Et pour ce que nous en savons, Manéthon avait aussi ses propres objectifs. Le problème semble être que, dans sa forme originale, la Seconde Période Intermédiaire de Manéthon comprend cinq dynasties: trois thébaines, deux hyksos, qui ne se suivent pas, mais ont régné simultanément. Manéthon l’a apparemment dit, mais il n’a pas été cru. Il semble pour indiquer quelles dynasties ont régné simultanément et quelles dynasties ont régné successivement, une série d’additions ont été faites, et cette pratique a été mal interprétée par ceux qui ont cité Manéthon. Ils ont pensé qu’ils avaient devant les yeux des listes séquentielles de rois, entrecoupées de résumés et de sous-totaux. Ils ont pensé que ces résumés étaient en fait des groupes de rois qui s’additionnaient. Il en est résulté de graves erreurs dans les citations de Manéthon faites par Africanus, Eusèbe, et Josèphe. Ceci a abouti à d’autres erreurs: Africanus a mélangé les rois hyksos et thébains dans une seule dynastie; Africanus et Eusèbe n’ont pas pu se mettre d’accord pour décider quelle dynastie était hyksos, et laquelle était thébaine, ni quel a été le nombre d’années de règne. Pour en revenir à notre problème, il semble que qu’il s’agit d’un cadre temporel plutôt restreint, au cours duquel l’Age du Bronze a trouvé une fin cataclysmique, et les Hyksos ont été chassés d’Egypte. Et ces événements ne se sont pas produits au milieu du quinzième siècle av. J.-C., mais bien plus de 200 ans auparavant. Nous voyons également que la curieuse “écriture cryptographique” de la dix-huitième dynastie s’adapte à un modèle qui inclut la fin de l’Age de Bronze Moyen et d’extraordinaires événements climatologiques. Des fouilles archéologiques menées sur les îles de Santorin et de Crète ont démontré que la disparition de l’Age de Bronze Moyen s’est opérée en deux phases. Cela coïncide avec les observations d’anomalies climatiques qui ont commencé vers 1644 av. J.-C., pour aboutir au désastre final de l’éruption du Théra en 1628 av. J.-C. Il y aurait eu d’abord une activité volcanique (tremblements de terre), suivie d’une reconstruction et d’une habitation, avant l’éruption finale, décisive du Théra au moins une si pas deux générations plus tard! Qu’il y ait eu des signes avertisseurs de l’imminence de l’éruption, cela semble attesté par le fait qu’aucun corps n’a été trouvé dans les couches de cendres volcaniques de plusieurs mètres d’épaisseur qui ont enseveli la ville d’Akrotiri. Du fait qu’aucun objet précieux facile à emporter n’a été retrouvé, on peut conclure que la population a dû abandonner la ville en hâte. La civilisation Dilmoun est dite avoir été prospère de 3200 av. J.-C. à 1600 av. J.-C. La civilisation de la Vallée de l’Indus aurait disparu entre 1700 et 1600 av. J.-C. Le grand empire babylonien aurait disparu vers 1600 av. J.-C. En Egypte, le Moyen Empire a disparu vers 1600 av. J.-C.. La dynastie Xia, en Inde, s’est terminée en 1600 av. J.-C. L’utilisation du site de Stonehenge s’est terminée vers 1600 av. J.-C. Dans pratiquement tous les cas, la fin de la civilisation et la destruction massive inscrites dans les vestiges mis au jour par la bêche de l’archéologue sont attribuées à des guerres et à des tribus barbares venues les ravager et piller. Deux savants allemands des plus influents: Von Rad et Noth, ont affirmé que “l’Exode et les traditions du Sinaï, ainsi que les événements supposés y être survenus, sont indépendants l’un de l’autre” [53] . Von Rad a souligné que l’alliance du Sinaï commémorée par la Fête des Tabernacles était célébrée à Sichem, tandis que la tradition de l’installation était commémorée à Gilgal par la fête des Semaines. Von Rad note également que le chapitre 16 du Deutéronome est étrangement silencieux sur les événements du Sinaï. Il a alors été suggéré que l’Israël des premiers temps était en fait une ligue tribale, un peu comme les confédérations de cités-états connues par la suite en Grèce et en Italie, et connues en Grèce sous le nom de "amphictyonies" [54] . Si ces groupes tribaux ont été ensuite amalgamés sous le règne d’Ezéchias, il est certainement devenu nécessaire de “créer” une Histoire nationale, et celle-ci a été basée sur les traditions orales. Et c’est là que les choses deviennent vraiment intéressantes, car il semble bien qu’au moins un petit groupe ait vécu une expérience pour le moins extraordinaire au cours de cette période. Des suggestions variées ont été faites quant à la localisation du Mont Sinaï. La tradition juive le place en Arabie. Démétrius affirme que Dedan était l’ancêtre de Jéthro, de l’oasis de El-'Ela, et lorsque Moïse s’est rendu à Madiane il s’est arrêté en Arabie [55] . En 1954, Mendenhall a émis l’idée que l’alliance du Sinaï ressemble aux traités hittites de suzeraineté. Il y a de parallèles évidents entre l’alliance du Sinaï et les anciens traités de suzeraineté, et il a existé des ligues tribales. Dans le livre de Josèphe Antiquités Judaïques, le Sinaï est là où se trouve la cité de Madiane [56] . Dans le Talmud babylonien [57] R. Huna et R. Hisda disent: "Le Saint, béni soit-Il, ignorait toutes les montagnes et les hauteurs, et il plaça sa Shékinah sur le Mont Sinaï. D’après des passages de l’Ancien Testament, le Mont Sinaï est identifié à Séhir et au Mont Paran. Le chapitre 33:2 du Deutéronome dit: "L’Éternel est venu de Sinaï, et il s’est levé pour eux de Séhir ; il a resplendi de la montagne de Paran, et est venu des saintes myriades; de sa droite [sortit] une loi de feu pour eux." [58] Il semble que l’itinéraire qu’il a suivi, dans les Nombres (33:18-36), situe le Sinaï dans le nord de l’Arabie. Madiane est aussi localisé là, et Moïse y a vécu avec Jéthro, prêtre de Madiane, pendant quarante ans [59] . De Vaux pensait que la théophanie du Sinaï était la description d’une éruption volcanique qui se serait produite dans le nord de l’Arabie, parce que l’Exode (19:18) décrit la montagne comme une fournaise fumante. Dans le lointain, elle devait ressembler à une colonne de nuages pendant la journée, et à une colonne de feu pendant la nuit. En suivant cette colonne de fumée ils arrivaient tout droit au volcan. Le problème est qu’il n’y a pas de volcan au Sinaï. Il y en a plusieurs dans le nord de l’Arabie, mais la seule grande éruption de cette époque est celle du Théra, sur l’île grecque de Santorin. A ce sujet, nous découvrons un passage intriguant dans les “Histoires” de Tacite.
L’important, à propos du récit par “ouï-dire” de Tacite, c’est qu’il affirme très clairement que la nation d’Israël était un amalgame de tribus, et de peuplades qui avaient vécu en Crète et avaient emporté avec elles des récits d’éruptions de volcan, et d’un autre groupe très étrange, qui avait été chassé d’Egypte dans des circonstances très particulières, et qui avaient apporté une histoire différente au mélange. Le récit de Tacite concernant ce groupe, son expulsion, et le fait qu’il le relie au roi Bocchoris sont des indices très importants. L’histoire païenne du déluge d’Ogygès et son rapport avec l’histoire de Noé a constitué un problème pour les commentateurs bibliques, tout comme le déluge ultérieur de Deucalion; Deucalion qui avait survécu avec son épouse, en flottant sur les eaux dans un grand coffre. Eusèbe nous dit qu’Ogygès "vivait au temps de l’Exode d’Egypte" [68] . Dans le passé, des experts ont conclu qu’Ahmès devait avoir provoqué la destruction de l’Age du Bronze Moyen, mais Redford a démontré que la campagne d’Ahmès n’avait concerné que Shérouhen et ses environs, pour punir les Hyksos. [69] La première incursion de quelqu’importance à l’intérieur de la Palestine a été le fait de Thoutmès III [70] . Dans une étude consacrée au centre du pays des collines, Finkelstein ne relie pas la conquête égyptienne à la fin de l’Age du Bronze Moyen. Il déclare: Il n’y a pas de preuves archéologiques solides démontrant que de nombreux sites ont été détruits simultanément à travers tout le pays, et de toute façon, de telles campagnes n’expliqueraient pas l’abandon massif de centaines de petites exploitations rurales dans les régions reculées du pays. [71] Ce que je suggère ici, c’est que la dix-huitième dynastie d’Egypte a été contemporaine de la dernière dynastie hyksos, la quinzième, qu’elle s’est éteinte avec l’expulsion des Hyksos, et que le mystérieux Ay n’était autre que Kamose, tandis que le roi Horemheb était en fait le roi Ahmès. La raison qui, à l’origine, a fait de Kamose et Ahmès des frères, est une statue représentant un prince qui est le fils du roi Tao et d’une certaine Ahhotep. Il est généralement admis que le roi est Tao II et que la reine est la mère du roi Ahmès, Ahhotep, ce qui est démontré par ailleurs. Le problème est que Kamose s’intercale entre Tao et Ahmès; il semble donc logique de faire de Kamose le frère aîné. Mais alors nous avons un problème avec Ahhotep. Il n’est pas possible d’affirmer que cette Ahhotep est automatiquement l’Ahhotep mère d’Ahmès. La parenté exacte de Kamose au sein de la famille royale est plutôt difficile à établir. Vandersleyen suggère que Kamose pourrait avoir été l’oncle plutôt que le frère d’Ahmès. [72] Une autre évidence est mise en lumière par les études cranio-faciales faites par Wente et Harris [73] . Elles démontrent que la forme du crâne d’Ahmès n’est pas assez proche de ceux de Sékenenré Tao ou d’Amenhotep I pour que l’un puisse être le père de l’autre. Les restes de Kamose ont été détruits lors de leur découverte en 1857, de sorte qu’ils n’ont pas pu être repris dans l’étude. Et enfin, nous arrivons à un fait très intéressant: Donald B. Redford note que les liens rattachant Kamose à la famille royale de Sékenenré Tao passaient par la lignée de Ramsès [74] . Pourquoi les ramessides s’en seraient-ils souciés s’ils n’y avaient pas eu un intérêt important? Et quel aurait pu être cet intérêt si ce n’est d’avaliser leur propre géniteur : Horemheb. Horemheb était le quatorzième roi de la dix-huitième dynastie. Il était le chef des armées sous le règne de Toutankhamon. A la mort de Toutankhamon, Ay a apparemment usurpé le trône. Ay a accordé son appui à Horemheb et l’a gardé comme chef militaire. Lorsque Ay mourut sans héritier, Horemheb fut fait roi. Restaurer l’ordre a été son objectif primordial. Une fois celui-ci atteint, Horemheb s’en est allé à Memphis et a entrepris de travailler aux affaires intérieures. Il a remis les temples aux mains des prêtres légitimes et les terres à leurs propriétaires légitimes. Il avait des projets de restauration et d’extension pour le site de Karnak. Il érigea donc des sanctuaires et un temple à Ptah. Il construisit des tombes à Thèbes, dans la Vallée des Rois, et à Memphis. Il est connu pour avoir admonesté de hauts fonctionnaires qui escroquaient les pauvres et détournaient esclaves et propriétés. Il ordonna la peine de mort pour les crimes de ce genre. Horemheb n’avait pas d’héritier, de sorte qu’il désigna un chef militaire pour lui succéder. Ce chef militaire était Ramsès Ier. L’important ici est que le Roi Amès affirme que ses propres parents étaient les enfants de la même mère et du même père, un exemple classique de mariage entre frère et sœur. Ainsi que nous l’avons noté précédemment, ces parents sont sans doute Ahhotep et Sékenenré Ta’o II. Ahhotep, la reine de Ta'o II, est devenue encore plus célèbre que sa mère. Une inscription sur grande stèle trouvée à Karnak, après une pluie d’éloges sur son fils Amès I, à qui elle est dédiée, poursuit en exhortant tous ses sujets à lui rendre honneur à elle. Dans ce curieux passage, elle est louée pour avoir rallié les soldats d’Egypte et pour avoir mis fin à la rébellion. La tombe de Kamose a été la dernière de la rangée inspectée par les fonctionnaires ramessides, mais par la suite, la momie fut enlevée avec son sarcophage, et placée en un lieu juste au sud de l’oued menant aux tombeaux des rois, où il fut découvert par les ouvriers de Mariette en 1857. Le cercueil n’était pas doré, mais était du type “rishi à plumes”, de ceux destinés aux personnages non-royaux de la période. Le tombeau d’Horemheb fut découvert en 1907/08 par Theodore Davis. Des ossements furent retrouvés dans la tombe, certains encore dans le sarcophage, mais d’autres avaient été jetés dans d’autres pièces. Les momies d’Horemheb et de sa reine n’ont pas été retrouvées dans le dépôt secret des rois, et il semble donc que ces restes pathétiques soient tout ce qu’il reste de ce pharaon et de sa reine (bien que certains graffiti aient été retrouvés sur un chambranle de porte à l’intérieur de la tombe, ce qui jette quelques doutes sur cette supposition). Si des fouilles correctes et adéquates avaient été entreprises à l’époque, peut-être que certaines questions auraient reçu réponse; mais Davis et son équipe étaient une bande de rapaces avides déterminés à prouver la valeur de leurs théories plutôt que de les prouver par des faits, et de nombreux témoignages de ce passé ont été perdus. Nous ne tenterons pas de faire le tri dans toues les hypothèses et affirmations concernant les liens familiaux entre les dynasties égyptiennes. Nous nous contenterons d’étudier un problème très précis: trouver un crochet pour y suspendre certaines matières qui pourraient faire l’objet d’investigations par d’autres personnes. Ce crochet est la période à laquelle s’est produite l’éruption du Théra, la chute d’Avaris et la FIN de la dix-huitième dynastie. Notons d’abord qu’un “lever de Sothis" a été inscrit au dos du papyrus médical Ebers le neuvième jour d’Epiphi pendant la neuvième année du règne d’Amenhotep Ier. On pourrait penser qu’il s’agissait de quelque chose de très important puisque cet événement méritait d’être inscrit au dos d’un papyrus de cette valeur. Mais qu’était donc ce "lever de Sothis?" [45] ANET 1969, 231; Breasted 1988, 122-26; Shanks 1981, 49 [46] ANET 1969, 233 [47] Vandersleyen, C. RdE 19 (1968), pls. 8, 9; W. Helck, Historisch-biographische Texte der 2. Zwischenzeit (Wiesbaden, 1975), 106-7 [48] Spalinger, Anthony, (1990), The Rhind Mathematical Papyrus As A Historical Document, Studien zur altagyptischen Kultur; 17, 295-338 [49] cf. Redford. [50] Manning, Sturt, A Test of Time, Oxford, Oxbow, 1999. [51] Gardiner, Sir Alan, Egypt of the Pharaohs [52] The Associated Press Cairo, Egypt, Dec. 13, 2000 [53] (Nicholson 1973 [54] (Nicholson 1973 [55] (De Vaux 1978, 435) [56] (Antiquities, II.264; III.76) [57] Sotah 5a, Freedman and Simon 1935, 18-19 [58] KJV, voir aussi Juges 5:4-5, Hab. 3:3,7 [59] I Rois 11:18; Exode 2:15, 3:1 [60] Hiérosolymus' et 'Judas' sont les interprétations grecques des noms hébreux de Jérusalem et Juif. [61] Selon la légende grecque, Céphée était roi d’Ethiopie. Sa fille Andromède avait épousé le héros Persée. La question qui se pose ici est: où se trouvait l’ancienne “Ethiopie”? [62] Cette théorie est plausible. En grec et en latin, le mot 'Assyrien' peut indiquer quelqu’un vivant dans l’Irak moderne ou la Syrie. Les Araméens, une tribu à laquelle les Hébreux semblent avoir été apparentés, correspondent également à la définition donnée aux “Assyriens”. Notons également que les membres de la famille d’Abraham désignaient leur parenté comme des “Syriens”. Il y a également le fait que des études génétiques démontrent que les Juifs sont très proches des Syriens, Juifs et non-Juifs. [63] Les Solymi sont mentionnés par Homère dans l’Iliade (6.184 et 204) et l’Odyssée (5.283). C’étaient des guerriers courageux originaires de Lycie. Le nom “Jérusalem” se lisait 'Hiéra-Solym ou Saint lieu des Solymi'. [64] Josèphe, Africanus et Eusèbe font tous référence à un roi Orus, dont les experts sont d’accord pour dire qu’il s’agit d’Amenhotep III. [65] Les Egyptiens représentaient Amon avec une tête de bélier. Mais il y a davantage, ici, que ne le soupçonne Tacite. . [66] La lèpre. [67] Titre courant de Dionysos, le dieu du vin, de l’ivresse et de l’extase. [68] Eusèbe 1981, 524 [69] Redford 1979, 274; Bietak 1991, 58; Weinstein 1981, 1-28 [70] Bietak 1991, 59 [71] Hoffmeier 1990, 87 [72] L’Egypte et la vallée du Nil - volume II [73] X-ray atlas of the Royal Mummies; pp, 122-30 and in C.N. Reeves, After Tutankhamun: Research and Excavation in the Royal Necropolis at Thebes, p. 6 [74] History and Chronology of the Eighteenth Dynasty, p. 37 En tant que propriétaires et éditeurs de ces pages, nous souhaitons souligner que le matériel présenté ici est le fruit de notre recherche et de notre expérimentation en communication supraluminique. Nous nous demandons parfois si les Cassiopéens sont ce qu¹ils prétendent être, parce que nous ne tenons rien pour vérité indiscutable. Nous prenons tout "cum granulo salis", même si nous considérons qu¹il y a de bonnes chances que ce soit la vérité. Nous analysons constamment ce matériel ainsi que beaucoup d¹autres qui attirent notre attention, issus de divers domaines de la Science et du mysticisme. Honnêtement, nous ne savons pas CE QU'EST la vérité, mais nous croyons qu¹elle est « quelque part par là» et que nous pouvons sans doute en découvrir une partie. Oui, nous pouvons dire que nos vies ont été enrichies par ces contacts, mais certains éléments nous ont aussi rendus perplexes et nous ont désorientés, et ils restent encore à être clarifiés. Nous avons certes trouvé beaucoup de «confirmations» et de « corroborations » dans d¹autres domaines, entre autres la Science et l¹Histoire, mais il y a aussi de nombreux éléments qui, par nature, sont invérifiables. C¹est pourquoi nous invitons le lecteur à partager notre recherche de la Vérité en lisant avec un esprit ouvert, mais sceptique. Nous n¹encourageons pas « l'adepte-isme », ni aucune « Vraie Croyance ». Nous ENCOURAGEONS la recherche de la Connaissance et de la Conscience dans tous les domaines qui en valent la peine, comme le meilleur moyen de discerner le mensonge de la vérité. Voici ce que nous pouvons dire au lecteur: nous travaillons très dur, plusieurs heures par jour, et nous le faisons depuis de nombreuses années, pour découvrir la raison de notre existence sur Terre. C¹est notre vocation, notre queste, notre mission. Nous recherchons constamment à valider et/ou à affiner ce que nous envisageons comme possible, probable, ou les deux. Nous faisons cela avec l¹espoir sincère que toute l¹humanité pourra en bénéficier, si ce n¹est maintenant, alors dans un de nos futurs probables. Contactez l¹administrateur
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