Ensemencement de graines de guerre civile

Courte chronologie des événements récents du conflit israélo-palestinien :

Le Hamas fut établi par Israël comme contrepoids à l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Les israéliens ne pouvaient pas contrôler l’OLP alors qu’ils avaient besoin d’un groupe « palestinien ».

Après l'empoisonnement d'Arafat par Israël et au milieu de la corruption évidente de l'autorité palestinienne d'Abbas, les palestiniens élurent le Hamas au gouvernement en janvier 2006 sur une politique dure du parti. Immédiatement, et sur les conseils du gouvernement israélien, le Hamas est, et reste, mis au ban de la communauté internationale, les fonds sont refusés, et Israël a même pris la mesure de bloquer les livraisons de nourriture à Gaza dans en consigne pour « faire un peu maigrir les palestiniens » selon le conseiller politique israélien, Dov Weisglass.

Israël demande que le Hamas reconnaisse le droit à l’existence d’Israël. Le Hamas fait volte-face, mais finalement refuse. Israël utilise ce refus comme l’évidence qu'il n'a « aucun associé pour la paix chez les Palestiniens ».

Constamment, Israël continue à provoquer les militants palestiniens en tuant des civils par des tirs réguliers sur Gaza avec une artillerie extrêmement précise. En deux semaines, 2000 roquettes israéliennes ont été tirées sur des « cibles » dans Gaza.

La réponse du « Jihad islamique » est de tirer des fusées « qassam » pathétiquement impuissantes sur Israël. Presque toujours, ces fusées manquent leur cible et/ou n'éclatent pas. Néanmoins, le tir de tels capricieux morceaux de ferraille est exploité par Israël et par la presse traditionnelle et fournit à Israël la justification pour continuer à attaquer la population de Gaza.

En tout, le Hamas s’en est tenu à un cessez-le-feu de 16 mois avec Israël.

Fin mai, début juin 2006, un groupe de prisonniers palestiniens élabore un plan reconnaissant le droit à l’existence d’Israël et recherchant une solution de paix pour les deux états. Le plan est approuvé par le PA [? PA ?] et Abbas. Le Hamas est peu disposé à accepter le plan. Abbas appelle alors à un référendum, invitant les palestiniens à voter pour savoir si la Palestine devait reconnaître le droit d’existence d’Israël.

Le Hamas rejette l'idée du référendum en disant que c'est un complot pour leur ôter le pouvoir. La violence éclate entre les membres du mouvement Fatah d'Abbas et les membres du Hamas.

Israël prétend que le refus du Hamas à sa demande de reconnaissance est l’empêchement principal de la poursuite du progrès vers la paix et de l’allégement la souffrance et du meurtre régulier de palestiniens vivant à Gaza, en Cisjordanie et dans les camps de réfugiés palestiniens.

Un scrutin suggéra qu'une majorité de palestiniens veuillent reconnaître Israël. Pendant que la questions de l'authenticité du scrutin était évoqué, il semblait raisonnable, étant donné les circonstances, que la plupart des palestiniens ordinaires se rendaient compte qu'une reconnaissance d’Israël dénierait toute justification plausible aux israéliens pour continuer à prétendre qu'ils n'ont aucun « associé pour la paix » et à continuer à persécuter les palestiniens.

Le 12 juin 2006, une canonnière israélienne au large de la côte de Gaza bombarda délibérément des familles palestiniennes profitant d’un pique-nique sur la plage de Gaza. Dix personnes d'une famille furent déchiquetées. Les militaires israéliens ont nié toute responsabilité, mais l’enquête subséquente a montré qu'ils avaient menti. Il a été démontré que le massacre des palestiniens innocents, y compris des cinq enfants, était prémédité, par le fait que les militaires israéliens avaient un avion espion planant au-dessus du secteur qui fournissait des images en temps réel des gens sur la plage.

En réponse et selon Israël (en dépit de l'attaque sur la plage), le Hamas « brise son cessez-le-feu de 16 mois » et tire un certain nombre de fusées « qassam » sur la ville israélienne méridionale de Sderot. Comme dans les circonstances précédentes, la plupart des fusées manquent leurs cibles et/ou n'éclatent pas et il n'y a aucun rapport israélien des dommages. Stupéfiant cependant, tel est le manque de fiabilité de telles attaques, au moins une fusée a en fait frappé un camp de réfugiés palestiniens.

La « rupture du cessez-le-feu » et le tir de fusées, bien qu’inefficace et en fait dommageables à la cause palestinienne, fournit à Israël toujours plus de justifications pour prétendre qu'il ne peut pas traiter avec le Hamas et qu'il continuera à attaquer des sites dans Gaza, et, nous devons le présumer, continuera à assassiner le peuple innocent de Gaza.

Abbas continue à pousser au référendum sur la reconnaissance d’Israël, et la violence entre le Hamas et le Fatah continue. En réponse à cette situation sensible, le gouvernement israélien autorise l'armée israélienne à envoyer 950 M-16 fusils d’assaut à la frontière jordanienne de la bande de Cisjordanie et de Gaza et de là au mouvement du Fatah d'Abbas. Il serait difficile au gouvernement israélien de trouver un encouragement plus clair à la guerre civile en Palestine.

Aujourd'hui, nous lisons que le Hamas et le Fatah peuvent être « en train de se rapprocher implicitement de la reconnaissance d’Israël », déjà beaucoup de telles fausses alarmes ont embelli les pages de la grande presse dans le passé. Si nous sommes justes dans notre analyse, le Hamas voudra soit se retirer d’une telle affaire, soit aggraver son combat avec les partisans du Fatah (avec l'aide des fabriquants de canons US d’Israël), ce qui coulera l'initiative avant qu'elle ne commence.

Le Hamas, une création d’Israël, qui parle régulièrement de « servir les intérêts palestiniens », semble pourtant incapable, ou peu disposé, à comprendre que son refus à reconnaître Israël équivaut à soutenir la poursuite de la persécution israélienne sur des palestiniens innocents.

Comme l'Irak, la Palestine semble actuellement perchée au dessus du précipice « de la guerre civile ». Comme nous l’avons commenté au sujet de la guerre d'Irak, il est étrange que, toutes choses étant égales, que des groupes indigènes, une fois confrontés avec un ennemi externe bien identifié, recourent finalement à s’attaquer et à se tuer plutôt qu’à concentrer leurs énergies sur l’ennemi. Le mystère est largement dissipé quand nous nous rendons compte qu'un des principes centraux des stratégies de contre insurrection tels que ceux perfectionnés par les américain ,et les agences de renseignement britanniques et israéliennes, est de découvrir et de provoquer des divisons chez les groupes insurrectionnels qui se soulèvent en réponse à une invasion ou à une occupation de leur pays. D'autres aspects de telles opérations secrètes incluent l'infiltration et la cooptation d'un, ou plusieurs, des divers groupes.

Pendant qu'il est bien évident qu’Israël sait depuis longtemps qu'il doit continuer à créer ses ennemis afin de poursuivre avec succès son programme raciste, nous sommes seulement étonnés de combien coûte vraiment une vraie organisation palestinienne comme le Hamas, et jusqu’à quel point elle a pu être intérieurement cooptée pour servir la poussée d’Israël vers la solution finale de son « problème palestinien ».

Source : Signes des Temps

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