Un autre « menteur ivre » à l’horizon

Les agents doubles 'qui ont retourné leur veste' sont une race malheureuse. Attrapés à « un moment vulnérable » de leur vie par l'ennemi, ceux avec une conscience vivent leur vie en essayant de justifier leur déloyauté envers les autres et eux-mêmes. Ceux sans conscience n’y pensent probablement pas du tout.

La question est alors celle-ci : Ali Reza Asghari est-il sur le point de devenir un nom très connu ? L'ancien ministre adjoint de la Défense et général retraité des gardes révolutionnaires iraniennes 'd'élite' a disparu d'Istanbul, en Turquie, avec sa famille il y a plus d'un mois, mais ce fut seulement ces jours derniers que nous en avons tous entendu parler.

Plusieurs théories sur la raison exacte de sa disparition ont été claironnées :

Selon un haut fonctionnaire des Etats-Unis, Asghari a quitté son pays volontairement et « coopère maintenant avec des agences de renseignement occidentales », bien qu'il n'ait pas divulgué l'emplacement d'Asgari ou spécifié qui l'interroge, mais a fait comprendre que l'information offerte par Asgari est entièrement disponible au renseignement américain.

Conformément à leur ligne habituelle sur de telles questions, les fonctionnaires israéliens ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec tout ça, ce qui signifie d'habitude qu'ils y étaient impliqués.

Étant donné qu'il a disparu avec sa famille, nous pouvons cependant plus ou moins exclure l'enlèvement forcé, avec l'explication la plus probable étant que cet Asghari était un espion israélien depuis longtemps et, puisque l'Iran est maintenant fermement dans la ligne de mire d'Israël, le Mossad a décidé qu'il était temps de le retirer et de l'utiliser pour lancer au public mondial encore une autre balle à effet (1) mal envoyée.

Quant aux Iraniens, ils semblent faire de leur mieux pour le contrôle des dégâts, revendiquant qu'Asghari a été enlevé par le Mossad et qu'en tout cas, il a été « hors de la boucle » pendant plusieurs années et ne connaît rien du programme nucléaire embryonnaire de l'Iran.

A partir de 1989-1993, le général Asghari était prétendument stationné au Liban comme agent de liaison de l'Iran au Hezbollah et est mieux connu en Israël comme un fondateur instrumental du Hezbollah, selon un espion israélien retraité. Il est probable que ce fut pendant ses années au Liban qu'Asghari s’est trouvé lui-même « vulnérable » et a été recruté par des agents israéliens. [Pour le non initié, étant « accroché à un moment vulnérable dans sa vie » signifie capturé par l'ennemi et avoir ‘le choix' entre le recrutement ou la mort].

Des compte-rendus de presse israéliens l'ont aussi identifié comme le fonctionnaire iranien qui « sait le plus » de ce qui est arrivé au navigateur israélien Ron Arad, qui a été censément « vendu » à l’Iran après que son avion ait été abattu sur le Sud Liban en 1986.

Arad, un navigateur IAF, a été capturé par la milice chi'ite libanaise Amal après l'éjection de son avion de guerre, abattu sur le Sud Liban en 1986. Les rapports ont aussi dit que les membres de la garde révolutionnaire iranienne ont pris Arad en 1988 et l'ont transféré en Iran.

La plupart des revendications sur les lieux, les choses et les personnes relatifs à Asghari ont été faits par le journal de langue arabe et anglaise basé à Londres ' Asharq Alawsat ', qui est

« un quotidien pan-arabe majeur, avec une diffusion de 200 000 exemplaires, imprimé simultanément sur quatre continents dans douze villes. Il a été fondé à Londres en 1978. Il est toujours basé à Londres, mais il est maintenant édité par Saudi Research and Marketing Ltd et dirigé par le prince saoudien Salman Ben Abdul Aziz, le demi-frère du roi. »

Ce n'est alors pas surprenant que le journal soit capable de prétendre que sa source est « un fonctionnaire militaire iranien » qui semble néanmoins connaître une quantité alarmante de ce que les agences de renseignement occidentales qui accueillent actuellement Asghari font en réalité avec lui. Par exemple, selon Asharq Alawsat le fonctionnaire iranien sait que:

Donc « "la mine d'or de renseignement » d'Asghari semble qu'il puisse correspondre jusqu'à inclure chacune des choses suivantes, ou toutes :

Une telle mine d'or de données, bien que basée sur les revendications non confirmées d'un agent double iranien de longue date, revient juste à provoquer l’attaque de l'Iran et le meurtre de milliers, ou de millions de civils iraniens, sans mentionner le démarrage d’un contrecoup « terroriste » massif (tout ou partie étant des faux drapeaux) ?

(1) NdT : Jeu de mots sur le nom de code « Curveball » de l’espion irakien qui avait fourni de fausses informations qui auraient indiqué la présence d’armes bactériologiques en Irak.

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